La cour est vide. La maison est fermée. Claire sait où est la clef, sous une ardoise, derrière l’érable, mais elle n’entre pas dans la maison. Elle n’ entrera plus. Elle serait venue même sous la pluie, même si l’après-midi avait été battue de vent froid et mouillé comme c’est parfois le cas aux approches de la Toussaint, mais elle a de la chance ; elle pense exactement ça, qu’elle a de la chance avec la lumière d’octobre, la cour de la maison, l’érable, la balançoire, et le feulement de la Santoire qui monte jusqu’à elle dans l’air chaud et bleu. Années 1960. Isabelle, Claire et Gilles vivent dans la vallée de la Santoire, avec la mère et le père. La ferme est isolée.

Avis de Nelly :  Paris, 1967. Menie, une mère de famille bourgeoise d’une cinquantaine d’années, est recrutée par la radio RTL pour animer une émission dans laquelle les femmes peuvent se confier. Bientôt, des millions de français se passionnent pour cette diffusion, qui fait ressortir les changements sociaux de l’époque. Cinquante ans plus tard, Esther, une documentariste se replonge dans ces années. Je ne connaissais pas vraiment cette femme, je l’ai découverte avec ce livre. Finalement Menie fait partie des femmes qui ont « inventé » un féminisme décontracté, joyeux, pas revanchard, juste volontaire et qui ne renonçait à rien, ni à la maternité, ni aux hommes, ni à la coquetterie. Un roman aussi instructif qu’agréable à lire.
A mettre entre toutes les mains, parce que rien n’est acquis…

Note : 4/5